jour 7

jeudi 3 mars 2016

  Ce matin, le vent est très fort, bousculant les nuages. Je suis sur la passerelle à 8 h. Le capitaine a revêtu un gros pull marin et se fait prendre en photo à l'extérieur, plusieurs grues ont terminé leur travail et se sont redressées, ça sent le départ. A 9 h, le pilote monte à bord et dirige la manœuvre depuis le poste de commande côté quai. Il faudra trois remorqueurs pour assurer la libération du bateau qui subit  les assauts des rafales en plein travers. Ils me font penser à la mouche du coche de par leur taille ridicule face au monstre mais, courant d'un bord à l'autre, tirant ou poussant, avec beaucoup d'habileté ils parviennent à nous guider vers la passe après un pivotement du porte-conteneurs impressionnant. Dès la sortie du port, nous mettons le cap vers l'est en direction de Damiette, le terminal à conteneurs de Port-Saïd en Égypte. Ah ! l'Orient et ses parfums...Oui, bon, ça c'est de la littérature mais tout de même, je viens d'entrer dans la seconde partie de la Méditerranée, prélude à un autre monde, et devant moi m'attendent trois jours de mer.

  En début d'après-midi, les nuages poussés par un vent de 25 kn filant vers l'est ont eu raison du ciel bleu. Ils accourent derrière nous, nous rattrapent puis nous dépassent tandis que la mer est bien formée présentant une surface chahutée et moutonnante allant dans la même direction que le navire, donnant l'illusion en regardant par le hublot qu'il est arrêté malgré nos 14 kn. La température extérieure est tombée à 18°C.

Vers 17 h, tous les nuages ont été poussés sans doute car le soleil revient mais le vent se renforce dans la soirée, passant vers 20 h à 30/35 kn avec des rafales à 40 kn, toujours de l'arrière. Dehors, ça décoiffe ; à bord, on ne ressent rien.